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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Haute Silésie : le temps des énergies

Exposition collective du 3 au 24 novembre 2004

 

Photographes : Gregorz Banaszkiewiecz, Malgorzata Lempicka Brian, Marcin Wiktorski, Patrick Rimond, François Lacour, Vincent Seychal, et François Ronsiaux.

La Haute Silésie est une région chargée d’une histoire longue, traversée de souffrances. Elle a porté le développement industriel de la Pologne par la fourniture d’énergie en matières premières et transformées. On retrouve l’empreinte de ce passé récent gravé dans des paysages urbains hors du commun, visuellement proches d’un monde irréel et clos, constitué de villes parsemées de hautes constructions métalliques suspendues, comme hors du temps.

« L’énergie » est tout d’abord celle déployée par les hommes qui ont bâti ces cathédrales de métal et qui ont voué leur vie aux productions industrielles, c’est ensuite « l’énergie » extraite de cette terre riche en charbon et c’est aussi « l’énergie » engouffrée dans les aciéries ; une « énergie » désormais exsangue, prise dans une transition historique, une sorte d’entre deux mondes.

Une rencontre d’artistes
Le projet s’articule autour de la rencontre d’artistes polonais et français travaillant en un même lieu, au même moment et pendant une période de deux semaines avec chacun leur sensibilité propre. Cette création dans une communauté franco-polonaise permettra l’émergence d’échanges et d’influences entre les différents artistes.
Démarche d’abord sensible, la capture de ces instants d’éternité appelés à disparaître, nous semble primordiale. Les huit approches artistiques différentes permettent de donner une impression visuelle globale sinon complète de cette région particulièrement riche en matière de création de la Pologne.
Cette rencontre est aussi le point de départ de collaborations artistiques futures et se situe dans notre désir constant d’alimenter un réseau planétaire artistique et informel.

Identité, intimité
Les photographes présentés peuvent être séparés en trois catégories distinctes selon le parcours personnel de chaque artiste.
Un premier groupe est formé par les photographes polonais résidant en Pologne. Ceux-ci ont une vision “de l’intérieur”. Leur rapport à l’histoire de la Haute Silésie est personnel car celle-ci est imbriquée avec leur propre histoire. Même si le temps les éloigne de ces reliques d’un passé encore proche, leur rapport à ces lieux ne peut être, loin s’en faut, émotionnellement indifférent.
Le second groupe comprend une artiste polonaise ayant quitté la Pologne pour la France il y a plus de quinze ans. Avec le temps, et malgré des voyages réguliers dans son pays d’origine, son rapport à la Pologne a perdu de son intimité, elle a désormais intégré une partie de la culture française. Son travail mêle des souvenirs d’enfance et la découverte d’un territoire familier mais distant.
Le troisième groupe a poursuivi ce travail comme une exploration de territoires vierges. Ce sont des artistes français qui n’ont pas de lien direct avec la Pologne. Leur intérêt pour la Haute Silésie se situait dans l’imaginaire, voire dans le fantasmatique.
Explorer les friches pour déchiffrer leur propre passé ? L’inconscient des artistes français chargé des souffrances de la révolution industrielle et des guerres explique peut-être ce besoin violent de se confronter avec un passé symbolique encore présent physiquement en Pologne.

Photo © François Ronsiaux

 

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