Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Le Monde : Transphotographiques « Femmes photographes », seconde édition

Transphotographiques – « Femmes photographes », seconde édition

Lille, capitale européenne de la culture en 2004. Un projet dans lequel s’inscrit la programmation des Transphotographiques 2002 : en présentant, dans différents lieux réunis en une seule région – le Nord-Pas-de-Calais -, des expositions personnelles ou collectives, en invitant des villes étrangères à participer à l’événement. Par la gratuité des expositions, ce jeune festival de photographie incite également le public à rencontrer les professionnels du monde de l’image via des débats, conférences et projections.

« Six semaines de rencontres, de visites, d’échanges, au gré des lieux d’exposition, des débats et des projections, avec comme trait d’union entre les expositions : les femmes photographes », annonce Olivier Spillebout, président du festival. Un thème qui révèle une programmation éclectique et donne un ton particulier à cette seconde édition. Sans pour autant exclure les « hommes » puisqu’il s’agit avant tout d’un regard pluriel qui considère, souvent avec distance et sensibilité, le monde qui les entoure et auquel elles appartiennent. Un regard lucide aussi, qui permet d’aborder des sujets très actuels en proposant une autre lecture, différente et complémentaire, que l’on situe en marge des médias et du sensationnel.

Clinique, sociale, culturelle, historique ou contemporaine, profondément humaine. Si la photographie témoigne souvent d’une époque, c’est qu’elle transmet les préoccupations et choix – à un moment donné – de chaque auteur. Choix du genre, des sujets et du modèle, choix dans le traitement des images, dans l’importance accordée à l’événement ou à l’anecdote – du don de soi à l’introspection. Du portrait au paysage (Marseille la rebelle, de Damienne Flipo), de l’objet au décor (Quadrichromies, de Stefania Lemmi), du détail comme angle de vue, de la couleur comme trame (Les Fragments, d’Irène Grove), certaines optent pour l’intimité d’un lieu, d’un visage, d’une ambiance. D’autres pour des images volées au hasard, d’errance en rencontre, façon carnet de route ou souvenir de voyage (Yémen, impressions lointaines, d’Isabel Wets). Sans oublier les reportages ou documentaires qui s’inscrivent dans l’actualité froide telle l’Afghanistan (Le Champ du satori immédiat, de Marina Gavazzi) et révèlent, sur un autre sujet et presque en temps réel, les conditions difficiles de vie (Les Femmes en prison, de Jane Evelyn Atwood).

La photo d’art occupe bien évidemment une place centrale, abordant le plus souvent un thème très classique que l’on retrouve dans la peinture et la sculpture : le corps humain, exalté ou effacé, fragmenté ou pris dans son ensemble (Morceaux choisis, de Véra Atchou). Une réflexion sur l’image à travers le regard de l’autre, une mise en scène du modèle qui selon la traditionnelle pose en atelier témoigne d’une présence éphémère (Les Vies invisibles, de Leticia Valverdes). Autant de variations réelles ou imaginaires qui permettent au public d’approcher des démarches et thématiques singulières, de voir de près des images pour mieux connaître les tendances de la photographie actuelle et de suivre l’évolution de certains auteurs.

Claire Gilly 

Le Monde, le 14 mai 2002

 

Written by

Depuis 1997, l'Atelier de la Photo, devenu en 2003 la Maison de la Photographie, présente à Lille le meilleur de la Photographie internationale, tout en soutenant la création régionale et la pratique amateur.