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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Les Échos : A Lille, l’Institut rebat les cartes de la photographie dans la région

Les lieux culturels de la photographie ne manquent pas dans les Hauts-de-France, mais la création de l’Institut pour la photographie à Lille déstabilise certaines structures qui s’inquiètent pour leur pérennité.

L’arrivée de l’Institut pour la Photographie à Lille ne fait pas que des heureux dans le milieu culturel des Hauts-de-France. Car la photo a déjà ses lieux dans le nord du pays depuis quelques décennies. Une Maison de la photographie existe à Lille depuis 1997, avec son festival des Transphotographiques. Au sud de la région, Diaphane, créé en 1991, fait aussi vivre deux festivals dans l’Oise, les Photaumnales et Usimages. Et, enfin, le Centre régional de la photographie (CRP), implanté à Douchy-les-Mines, a été fondé en 1982 dans le prolongement du Photo-Club du comité d’entreprise Usinor Denain. Trois lieux aux ancrages historiques et territoriaux forts.

L’annonce, faite aux Rencontres de la photographie d’Arles, à l’été 2017, de la création de l’Institut par le président de région, Xavier Bertrand, épaulé de Françoise Nyssen, alors ministre de la Culture, les a d’abord cueillis à froid avant de nourrir des espoirs. Xavier Bertrand avait vite rassuré, déclarant qu’il n’était « pas question de les fragiliser » tout en les appelant à « fournir de nouveaux projets en lien avec l’Institut ». Deux ans plus tard leur position a diversement évolué.

Course aux municipales

« On s’organise pour ne pas fermer », annonce Olivier Spillebout, le directeur de la Maison de la photographie. La subvention de 130.000 euros accordée par la Ville lui a été coupée en 2018, au terme d’une discussion animée à la mairie, où le nom de son épouse est loin d’être inconnu. L’ex-PS Violette Spillebout a été chef de cabinet de Martine Aubry, mais  c’est contre elle qu’elle fera la course aux municipales de Lille en 2020 , sous la casquette La République En marche (LREM).

Dans l’Oise, on se sent un peu le parent pauvre picard. Le directeur de Diaphane, Fred Boucher, oscille entre deux sentiments.  « La dynamique photo est renforcée dans la région grâce à l’Institut, mais nous on ne se sent pas confortés dans nos missions. On ne peut pas faire la course à l’échalote aux projets si on n’a pas la capacité humaine derrière pour les réaliser », déplore-t-il.

Sur un budget annuel de 572.000 euros, la part de la région représente un peu plus de 100.000 euros pour Diaphane et ses activités d’expositions, de résidence et d’éducation à l’image auprès des scolaires.  « J’ose espérer que cette part sera revalorisée. La dotation du CRP de Douchy-les-Mines atteint, elle, plus de 250.000 euros », déclarait l’an dernier la maire de Beauvais, Caroline Cayeux. Cela n’a pas été le cas pour l’association photographique picarde.

Belles archives

Tandis qu’à Douchy-les-Mines les choses progressent. Le lieu est à l’étroit dans les 200 mètres carrés de l’ancienne poste du village qu’il occupe, mais « on a avancé sur des points d’extension et pour une antenne pédagogique digne de ce nom », se félicite la directrice du CRP, Muriel Enjalran. Récemment labellisé centre d’art contemporain d’intérêt national, le CRP possède de belles archives photographiques ainsi que quelque 7.000 ouvrages sur le médium pour lesquels ils ont également obtenu le détachement d’une personne à plein temps, afin d’inventorier le fonds et d’en créer la base de données.

Article de Michelle Warnet pour Les Échos du 11 octobre 2019

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Depuis 1997, l'Atelier de la Photo, devenu en 2003 la Maison de la Photographie, présente à Lille le meilleur de la Photographie internationale, tout en soutenant la création régionale et la pratique amateur.