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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Antanas Sutkus – Un regard libre

Exposition du 30 janvier au 4 mars 2018

 

Lituanien né en 1939, Antanas Sutkus est considéré comme l’un des plus grands photographes de l’ex Union soviétique.
Photographe autodidacte, il a construit son œuvre sous le régime communiste. Déjouant les pièges de la censure politique comme ceux de l’anecdote, il décrit la vie de tous les jours d’une manière juste, tendre, ironique parfois, toujours forte dans une écriture vive, rétive aux systèmes et aux influences.

Antanas Sutkus par Paul Ardenne

Antanas Sutkus est réputé pour être le plus important photographe lituanien vivant. Sa stature est historique, et comparable, pour certains observateurs, à celles de Cartier-Bresson ou de Kertesz, dont il est un héritier direct par l’attention témoignée à la vie quotidienne. D’abord photojournaliste, photographe indépendant depuis 1969 à Vilnius, il est un des co-fondateurs de la PASL, la Société d’Art et de Photographie de Lituanie.
La photographie d’Antanas Sutkus, qui a fait école en zone Baltique, s’attache aux faits du quotidien, aux lieux familiers, au paysage local, aux bonheurs élémentaires de la vie, avec un sens aigu de la représentation humaine et des ambiances. On connaît sa plus célèbre série de photographies, consacrée à la visite de Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre en Lituanie, en 1965. Cette entrée de l’œuvre d’Antanas Sutkus, sans cesse citée, ne doit cependant pas occulter le versant le plus important du travail de ce photographe proche par l’esprit de la représentation humaniste que valida, en 1955, l’exposition The Family of Man, celui de l’accompagnement de la vie même, à son rythme, vie des gens ordinaires en particulier, qui trouvera sa concrétisation photographique dans plusieurs séries génériques de clichés significativement intitulées Peuple de Lituanie. Par rapport à la vulgate communiste, qui s’est imposée à sa patrie de 1940, date de l’invasion des Pays Baltes par Staline, aux années 1990, qui consacrent l’effondrement du système soviétique, l’écriture photographique d’Antanas Sutkus est peu suspecte de propagandisme, quand bien même resterait-elle fortement attachée à la représentation réitérée des « masses » et de leur présence vive à l’histoire immédiate, que l’on veut transformatrice, dans la lignée du Réalisme socialiste. Un des soucis d’Antanas Sutkus, notamment, est ainsi de percer l’âme de l’homme contemporain, en vue de « dresser un portrait psychologique » de celui- ci, selon ses propre termes.

 

Exposition réalisée en partenariat avec le Château d’Eau – Toulouse

 

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